Ce lundi après-midi, le radar de Glons s’est officiellement arrêté, après 43 ans de bons et loyaux services de surveillance du territoire aérien. Plus rien ne s’oppose, désormais, aux différents projets de parcs éoliens sur la région de Bassenge.
Il était 15h50, ce lundi, quand le chef de la Défense, le général Van Caelenberge, a officiellement poussé sur le bouton rouge de mise à l’arrêt du radar. Quelques dizaines de secondes plus tard, le radar poussait son dernier soupir et le silence se faisait sur la petite colline rurale de Glons, dans la commune de Bassenge.
Le MPR (Medium Power Radar) avait commencé sa carrière le 20 avril 1972, en pleine Guerre froide. Son antenne de 12 tonnes, large de 16 mètres sur 10 de haut, culminait alors en plein air, à 33 mètres de haut. Ce n’est que dix ans plus tard qu’il fut recouvert d’une coupole qui allait lui donner son aspect de ‘balle de golf’ verdâtre bien visible à la ronde. Un « radôme » en panneaux de verre résine antigivre pour le protéger, et qui pouvait résister à des rafales de vent de 250km/h.
À raison de 6 tours par minute, le radar scrutait le ciel 24h/24 et en trois dimensions (direction, distance et hauteur), jusqu’à 450 km à la ronde. Toutes ses données étaient analysées par les membres du ‘CRC’ (Controle and Reporting Center) dans un bunker souterrain voisin, construit, lui, dès 1952.
LES ÉOLIENNES ONT CHAMP LIBRE
On continuera à bosser dans ce bunker, dès ce mardi, comme d’habitude, pour les près de 300 militaires actifs au sein du CRC.
« Rien ne change au niveau du boulot, précise le lieutenant-colonel Luc Colin, chef de corps. Le CRC peut opérer sans ce radar, qui était en fin de vie opérationnelle, grâce à la couverture équivalente chez nos voisins. La sécurité reste la même, mais nous n’aurons plus de radar « à nous ». Le radar appartient désormais à l’OTAN, il restera sur place, mais certaines pièces pourront être démontées pour servir de pièces de rechange pour nos autres collègues. »
Le radôme continuera donc de faire partie du paysage de Glons, mais il devrait bientôt avoir de la concurrence dans le ciel, vu les nombreux projets de parcs éoliens dans le coin. Ceux-ci ont désormais champ libre, puisqu’ils ne risquent plus de perturber les échos qu’envoyait le radar militaire.
ET LE PERSONNEL ?
Déménagement ou pas ? Réponse pour la fin de cette année
Depuis l’annonce, en janvier 2013 déjà, de la fin du fonctionnement du radar de Glons, les rumeurs vont bon train sur l’avenir du personnel qui y travaille. Ces militaires vont-ils être déménagés vers la base de Beauvechain, comme certains le prétendent ? Le ministre de la Défense Steven Vandeput, présent ce lundi sur le site pour la mise hors service du radar, n’a pas voulu nous confirmer ce bruit. « L’avenir de Glons est à l’ordre du jour, car le travail du CRC est important, explique le ministre. Nous travaillons pour le moment sur un plan stratégique pour voir où et avec quel personnel organiser les choses dans un futur prochain. La décision tombera dans les mois à venir, au plus tard pour la fin de cette année ».